Information au public sur CMMP Aulnay

Préambule des dirigeants de CMMP

Cette page d'information dédiée au public concerne l'ancienne usine CMMP d'Aulnay-sous-Bois (93). Son but est d'établir des faits, par rapport à un certain nombre d'informations inexactes qui sont diffusées. Cette page est rédigée et mise à jour par l'entreprise CMMP.

Dernière mise à jour de ce texte : 23 aout 2006


Les dirigeants de CMMP sont profondément attristés par les conséquences souvent tragiques que la production et l'usage de l'amiante ont pu provoquer et provoquent dans les familles, en France et dans le monde.

Cependant, ils ressentent comme une grande injustice le fait d'être désignés comme boucs émissaires, et d'être érigés en symbole du cynisme patronal, là où les torts et les responsabilités sont largement partagés par de nombreux acteurs de la société.

Né dans le commerce et la découpe de mica,CMMP a commencé à broyer de l'amiante en 1938 à la demande du Ministère de la Guerre (effort de guerre de la France). L'Etat a alors aidé la famille dirigeante de CMMP,qui n'avait aucune fortune ,à acquérir une usine de meubles en faillite, à Aulnay-sous-bois,et à y réaliser du broyage d'amiante en sous-traitance.

Après la guerre,CMMP a réduit progressivement son activité amiante,et a développé d'autres poudres minérales ,notamment allumine,argile bentonite,mica. En 1975,CMMP a assumé ses reponsabilités en arrêtant volontairement et définitivement son activité de transformateur d'amiante,qui était de toute facon devenue marginale dans sa production. 1975, c'est le moment des premieres alertes sanitaires amiante portées à la connaissance du public et des PME. Les gros clients de CMMP lui réclamaient pourtant de l'amiante pour le bâtiment .Ce sont ces clients qui ont par la suite créé la structure du lobbying du CPA. CMMP n'a jamais participé à ce type d'action visant à prolonger l'utilisation de l'amiante .

Les dirigeants de CMMP, qui n'ont toujours pas de fortune, ont toujours réinvesti les gains de l'entreprise dans sa pérennité et son développement industriel en France .Ils ont eu une politique active de non-discrimination en participant personnellement à des actions associatives en faveur des travailleurs immigrés,ainsi qu'à d'autres activités associatives,association de consommateurs et fédération de cyclotourisme, d'intérêt public, et estiment avoir en cela une attitude citoyenne.


Index


Généralités sur CMMP

CMMP (Comptoir de Minéraux et Matières Premières) est une PME familiale indépendante de 27 personnes créée en 1932 par une famille d'entrepreneurs.

L'une de ses particularités est que ses PDG ont toujours été des femmes : la fondatrice, de 1932 à 1979, puis sa fille jusqu'en 1996, et actuellement sa petite-fille.

La vocation de CMMP depuis l'origine est de promouvoir des minéraux industriels naturels à usage industriel, soit en négoce, soit en les transformant par broyage ou traitement thermique dans son usine en France.

L'usine de CMMP a été située de 1938 à 1991 à Aulnay-sous-Bois. Elle a à cette date déménagé en province pour se développer.

Le minéral numéro un de CMMP, depuis l'origine, est la poudre de mica. Le mica est une roche totalement non toxique, utilisée notamment en peintures étanches, en panneaux anti-feu, en fluidifiant de poudres extinctrices, en joints haute température, en agent de texture des fonds de teints, des rouges à lèvres, et des fards à paupières.

Le minéral numéro deux de CMMP depuis le début des années 60 est la poudre de zircon. Le zircon est un cristal naturel, meilleure imitation du diamant, présent dans les sables lourds de nombreuses plages. Réduit en poudre, il est notamment utilisé pour durcir les émaux de carreaux de cuisine et de salles de bains ainsi que certaines prothèses type rotule artificielle, et aussi pour préparer des moules dans lesquels sont fabriqués les moteurs d'avions. Le zircon présente une très faible radioactivité naturelle, au même titre que le granite dont il est issu, à des niveaux qui ne se distinguent pas de ce que l'on trouve dans tous les massifs montagneux granitiques.

Le minéral numéro trois de CMMP actuellement est la poudre de chromite (minerai naturel de chrome, ne contenant pas de chrome 6 toxique comme dans les pigments de synthèse). La chromite est utilisée notamment, par les clients verriers de CMMP, mélangée à du sable, pour donner la couleur verte aux bouteilles de bordeaux et de champagne.

Parmi les minéraux traités par CMMP au cours de son histoire dans son usine, citons également des argiles absorbantes, l'oxyde de fer micacé pigment naturel anti-corrosion depuis les années 80, la vermiculite expansée (variété de mica anti-feu et support de culture) en développement actuellement, et l'amiante de 1938 à 1975 (ce point est développé ci-dessous).

CMMP exporte les deux tiers de son chiffre d'affaires, dans le monde entier, et a été récompensé pour ce dynamisme par une Nef d'Or de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris. Par exemple, CMMP a vendu, en décembre 2005, son premier container de zircon à une fonderie aéronautique chinoise, et développe actuellement ses ventes en Chine.

CMMP fait la promotion de minéraux naturels qui souvent remplacent des agents chimiques de synthèse, et fait également la promotion de la voie fluviale, dans sa nouvelle implantation en province le long d'un canal, ces deux facteurs lui ayant valu d'obtenir en septembre 2005 le Trophée départemental du Développement Durable.

CMMP a entamé une démarche sociétale, avec le soutien du réseau IMS-Entreprendre pour la Cité, et a obtenu, en mai 2005, un Trophée régional de la Qualité de Vie au Travail du réseau ANACT.

Histoire de l'usine CMMP d'Aulnay-sous-bois

CMMP a acheté en 1938 une fabrique de meubles en faillite, rue de Mitry à Aulnay-sous-Bois, et a réutilisé les bâtiments pour en faire son usine de transformation de divers minéraux industriels. Le projet de base des dirigeants de CMMP consistait en de la poudre de MICA. Comme ces dirigeants n'avaient aucune fortune, l'opération financière de rachat de l'usine a cependant été rendue possible par une commande de l'Etat, qui cherchait un sous-traitant pouvant lui broyer de l'amiante à façon pour les chantier navals et l'effort d'armement de la France.

Le site, situé en périphérie de l'agglomération, entre un jardin maraîcher et le cimetière, comprenait 3.000 m2 de hangars en briques au toît de fibrociment, déjà construits, sur un terrain de 6.100 m2.

L'usine de CMMP était un petit atelier avec une dizaine ou une quinzaine d'ouvriers, suivant les périodes, en comparaison des gigantesques complexes industriels situés sur Aulnay et Sevran (dont les usines WESTINGHOUSE, IDEAL STANDARD - qui depuis ont quitté la région - et des usines d'automobiles).

Dans son usine, CMMP avait plusieurs ateliers de broyage de différents minéraux, dans des locaux fermés, couverts, et séparés les uns des autres, pour éviter la pollution des produits les uns par les autres, plus des locaux, également fermés, de stockage et magasinage. Tous les minéraux étaient stockés à l'abri dans des cales spéciales ou dans des silos. En ce qui concerne plus précisément la période où CMMP a broyé de l'amiante, voir le chapitre suivant.

À l'entrée du site, dans un pavillon de meulière, une partie de la famille fondatrice de CMMP a habité dans les années 50. Puis elle a déménagé à Paris et le pavillon a été transformé en bureaux et en laboratoire de contrôle de la production.

L'apogée de l'usine a eu lieu dans les années 70, quand CMMP a installé un gros broyeur et un microniseur à vapeur de mica breton, dans le but de développer ce produit français particulièrement blanc, face à des micas d'importation.

Cette période n'a pas duré longtemps, car la densification du tissu urbain autour de l'usine, l'agrandissement de l'école qui s'est rapprochée de CMMP, conjuguée au changement du ressenti de la population face à l'industrie (on peut dorénavant habiter loin de son travail industriel grâce au développement des transports), ont créé une hostilité grandissante du voisinage face au bruit des machines et au passage des camions dans la rue. De plus, la poudre de mica est un produit pailleté très léger et très fluide. Les voisins s'inquiétaient de ces paillettes blanches et brillantes et très volatiles mais totalement inoffensives. Ils s'inquiétaient également des dégagements de vapeur blanche de la cheminée de la chaudière du microniseur, en prenant cette vapeur pour des nuages de poussière blanche.

Successivement, le microniseur, puis le broyeur de mica, ont donc dû être déménagés sur la carrière en Bretagne, où le second est toujours en fonctionnement, et où le premier a cessé ses fonctions il y a peu pour être remplacé par un plus moderne.

CMMP a alors cherché un nouveau site, en province, pour son usine, et l'a trouvé à la fin des années 80.

Le dernier broyeur à quitter l'usine a été celui de zircon, en 1991. Puis, après l'avoir débarrassé de tous les équipements restants, et l'avoir nettoyé et dépoussiéré, CMMP a définitivement fermé le site en 1991, et l'a mis en vente.

Un marchand de matériaux d'Aulnay-sous-Bois s'est porté acquéreur, avec le projet de réutiliser les locaux tels quels, pour s'agrandir. Un compromis de vente a été signée chez le Notaire pour 7 Millions de FF. Cette vente n'a finalement pas abouti car le prix de l'immobilier s'est mis à s'effondrer (crise de l'immobilier de cette période) et l'acquéreur n'a pas été suivi par sa Banque.

La vente du site est devenue difficile suite à cette crise, et CMMP a du graduellement baisser ses prétentions.

Au cours des années 90, CMMP a failli conclure plusieurs fois avec des entrepreneurs voulant réutiliser les locaux comme entrepôts ou magasins d'usine, et qui étaient intéressés par la surface de ces locaux (lesquels sont, pour des raisons historiques, au-dessus du C.O.S. actuel).

Finalement, c'est une Agence Immobilière d'Aulnay-sous-Bois qui s'est portée acquéreur du site en 1999, sous le régime de marchand de biens, pour 1,5 Millions de FF (228.000 Euros). Cette Agence se nomme KAPA-IMMOBILIER, et elle est l'actuel propriétaire du site. Son projet est de revendre ce site dès que possible à un lotisseur. Le lotisseur et promoteur pressenti est P.H.E., qui a installé une grande pancarte visible à l'entrée du site (<< Bientôt ici Les Jardins d'Aulnay >>).

L'atelier d'amiante de CMMP : 1938 à 1975

CMMP a commencé à broyer de l'amiante dès l'ouverture de l'usine d'Aulnay en 1938, car l'Armée Française en avait un urgent besoin dans son effort d'équipement : matelas isolants des chaudières des navires de guerre en particulier. L'amiante était d'ailleurs essentiellement traité à cette époque par CMMP à façon pour le compte de l'Etat. De ce fait, l'usine était classée usine d'armement.

L'amiante, crocidolite bleue et un peu d'amosite brune, arrivait en balles, était broyé, ré-emballé, et ré-expédié en camions.

Par principe même de ce type d'activité, il n' y avait pas de déchets, tout le produit arrivant repartait.

L'activité de CMMP a cessé à Aulnay pendant toute la guerre et l'occupation.

Après la libération, CMMP a repris ses activités de broyage de divers minéraux dont l'amiante, mais avec des quantités de plus en plus faibles de ce dernier produit, pour des clients industriels divers.

En effet, les usines d'amiante qui se développaient à cette époque étaient celles de la région de Condé-sur-Noireau (Orne/Calvados), avec des capitaux anglo-saxons, et CMMP était difficilement compétitif avec elles.

Après plusieurs interruptions, entrecoupées de petites campagnes de production de quelques tonnes, l'activité de broyage d'amiante de CMMP a totalement cessé en 1975, le broyeur étant démonté à cette date et revendu à l'un des ateliers de la région de Condé-sur-Noireau.

L'atelier dans lequel était traité l'amiante fut nettoyé, dépoussiéré, et réutilisé pour du stockage.

Comme l'activité industrielle de CMMP diminuait, cet atelier fut loué pour divers stockages, notamment à un grossiste de l'édition qui y stockait des livres neufs emballés.

Pour revenir à la période où CMMP a traité des quantités notables d'amiante, à son échelle de PME, les salariés de l'usine étaient protégés depuis 1946 par des dispositifs de filtration, ainsi que des masques, et ceci dans tous les ateliers.

Il est remarquable que CMMP ait eu, dès cette époque, des Délégués du Personnel élus, qui participaient, avec l'aide et le soutien de la CRAM, à la prévention dans le domaine de l'hygiène et de la sécurité.

Le but que s'étaient fixé CMMP en collaboration avec la CRAM, était de prévenir la silicose et l'asbestose, encombrement des poumons non cancéreux, seules pathologies connues à l'époque dans le domaine des poudres minérales. L'ensemble du personnel de CMMP était suivi par la Médecine du Travail, avec des radios des poumons annuelles, ce qui, pour une PME et pour l'époque, était également assez exceptionnel.

Rappelons que l'asbestose était confondue avec la silicose (maladie due à l'inhalation de poussières de sable), notamment dans les classifications des maladies professionnelles, jusqu'en 1950. Le lien entre l'amiante et le cancer typique de l'amiante qu'est le mésothéliome, a été établi par des médecins dans les années 60 en Afrique du Sud, puis seulement au début des années 70 en Europe, ce qui a conduit à classer l'amiante comme cancérigène en France, dans certaines conditions d'exposition notable, en 1973, puis sans restriction, en 1977. Les premières informations médicales en direction du public, sur les dangers spécifiques de l'amiante, datent de 1975. La première réglementation française sur les protections spécifiques des travailleurs de l'amiante, date de 1977. L'interdiction des flocages à l'amiante en France, date également de 1977.

Il est évident que la diffusion de ces informations sur le caractère cancérigène de l'amiante, vers le public et donc les PME, en 1975, a du contribuer à la décision d'arrêt définitif du traitement d'amiante par la PDG de CMMP en 1975.

Contact

jb.cmmp@free.fr